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Le Québec au début du 21e siècle faisait face au plus grand défi de son existence. La mondialisation avait mis fin à la dépendance d’une région envers sa propre production agricole grâce aux échanges accrus entre régions et pays éloignés. La population du Québec surconsommait à un point tel que son empreinte écologique atteignait le triple de ce qui était – moralement - à sa disposition. Le développement urbain entrait dans un cercle vicieux. Les distances de déplacements pendulaires augmentaient sans cesse grâce à l’amélioration du réseau de transport autoroutier et l’augmentation de vitesses de déplacement. Tout gain sur le temps de déplacement se traduisait par un nouvel éloignement de la frontière accessible et la pression urbaine commençait donc à miter les paysages ruraux de développements immobiliers. Entre ruralité et urbanité, la limite s’effritait au profit de la seconde.



Sous la ville, l'agriculture.

Sur l'agriculture, la ville!

Tandis que les changements climatiques qui allaient en s’accélérant commandaient alors un changement des habitudes de vies, une pénurie d’énergies fossiles à l’échelle mondiale imposa de mettre en œuvre une toute nouvelle façon de concevoir les villes contemporaines.

Sophie Carrier 

Dhouha Kefi

Dominique Morin-Robitaille 

Fay Roy-Langelier

Prospective 2020

Food Oriented Development (FOD) se réfère à des pôles urbains constitués d’une mixité d’usages et conçus pour subvenir aux besoins locaux de consommation alimentaire. Un FOD type organise un développement urbain à haute densité autour de parcelles agricoles centrales hyperproductives. 

Ces pôles sont établis  sur les pôles d’attractions de l’ancienne ville diffuse; les grandes surfaces commerciales et leurs stationnements.  Ces emplacements sont stratégiques pour plusieurs raisons. Après la fin des transports motorisés individuels, l’ancienne emprise autoroutière reste un élément primordial de la mobilité au sein de la nouvelle ville de Québec. Le Réseau de transport de la Capitale [RTFC] qui s’y établit est aussi un pont de biodiversité reliant les FOD entre eux, permettant la reconnexion des quartiers bordant l’ancienne frontière. C’est grands centres commerciaux, en plus d’être les anciens pôles d’attractions de la ville diffuse, offre aussi l’avantage d’être de la parfaite échelle pour concilier agriculture et place publique. L’activité commerciale, autrefois dans les grands mails au centre de leur mer de stationnement, se retrouve en périphérie de la zone agricole avec laquelle ils interagissent de différentes façons de manière à maximiser la production des parcelles agricoles.

Le projet FOD permet de mettre un frein à l’étalement urbain en repensant les rapports entre notre société urbaine et nos territoires ruraux. Le concept vise à remettre l’espace naturel producteur au centre de l’aménagement urbain comme espace essentiel à vivre; espace naturel nourricier et récréatif.

Le projet FoOd vise à valoriser et à profiter durablement des ressources d’un territoire à fort patrimoine naturel par l’établissement de Food Oriented Developpements (FOD); des pôles urbains autosuffisants du point de vue de leur consommation alimentaire.

L’interface urbaine-agricole est traitée de façon à imbriquer leurs diverses fonctions. Le fonctionnement du FOD repose sur une complémentarité entre la ville et la terre productive et s’articule à l’aide de principes adaptables à tous sites. L’établissement d’une mixité de fonction à forte densité de bâtiments en hauteur en périphérie de la zone agricole, la conservation d’une perméabilité de part en part de celle-ci suivant la trame existante du tissu urbain, la modulation de la hauteur des tours agricoles par rapport aux typologies des constructions voisines et le plus important, l’adaptation aux saisons et l’optimisation de l’apport en énergie solaire. Grâce aux améliorations des techniques et procédés agricoles, le  FOD produit, transforme et consomme localement un maximum de denrées, réduisant ainsi le besoin en importation et sensibilisation aidant, la supprimant.

Les FOD remettent en cause l’éloignement des paysages ruraux. Ils redéfinissent la relation du citoyen urbain envers le territoire agricole en le plaçant au cœur de ces pôles d’activités. Les espaces ruraux intégrés au centre des FOD apportent en ville le cadre et la qualité de vie que recherchaient les usagers des villes en les fuyant. Il ne s’agit pas d’une politique de protection des terres agricoles, mais bien d’une politique de création de terres agricoles vivantes, créatrices de biens publics, des espaces où la nature embrasse l’urbain en lui offrant son cadre et ses qualités de vies agréables. Des espaces agricoles, naturels et récréatifs aptes à créer un riche patrimoine matériel et immatériel collectif qui se perdait tranquillement du temps de la ville diffuse. Au centre du FOD, les terres agricoles perdent leur mono-utilisation pour diversifier leurs usages. Bien que la production agricole est priorisée, la zone agricole est aussi semée de parcelles de nature à l’état sauvage et de parcs.

«Il ne s’agit pas de faire le choix de l’une contre l’autre, mais plutôt travailler l’articulation et la coordination d’un système mettant au diapason le développement urbain et l’agriculture.» (Mora, 2008)

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