top of page

Québec 2020? Trop éloigné. La ville a besoin de se réanimer tout de suite et la solution est possible maintenant. Cultivons le vide. Conservons les friches de cette ville diffuse. Utilisons ses paysages distincts pour établir une nouvelle continuité territoriale.



Québec 2014. Cette continuité encouragera l’étonnement et la découverte de ces tiers-paysages par un réseau capillaire de mobilité douce: promenades, pistes cyclables, transport en commun «soft». Tout en minimisant son impact sur les paysages, l’idée est que ces liaisons entre fragments et friches soit un réseau d’une simplicité désarmante.

​Québec 2012.  La ville diffuse n’est qu’une multitude de paysages, tantôt changeants, tantôt monofonctionnels, accessibles ou non, souvent isolés du contexte. Comment, avec les moyens les plus simples, remédier au problème de proximité et de discontinuité dans le paysage métropolitain de Québec ?

vers une continuité paysagère.

L'entre-quoi?

Québec 2012.

La ville est diffuse.

Elle est fragmentaire et éteinte, fracturée et déchirée. Son paysage est victime d’une discontinuité irrégulière sur l’ensemble du territoire métropolitain. Sans cesse morcelée par ses autoroutes et ses infrastructures, palliant friches délaissées, vides inaccessibles et fragments habités, elle résulte en une réelle mosaïque de paysages interrompus. Ils sont incapables de fonctionner indépendamment les uns des autres.

Le paysage de la ville diffuse souffre. Il est, lui aussi, rendu inaccessible par endroit ou simplement laissé pour compte, délaissé. Il n’est pas considéré comme précieux ou même indispensable à la ville. On ignore les mailles du territoire métropolitain; on s’étale de plus en plus loin pour aller « rattraper » la nature qui nous file entre les doigts. C’est au grand paysage et à la nature que l’on dédit notre étalement. Pourtant, la nature nous attend déjà de pied ferme, à cinq minutes de la maison. Pourquoi ne pas profiter de cette proximité? Comment, avec les moyens les plus simples, remédier aux problèmes de proximité et de discontinuité dans le paysage métropolitain de Québec? Comment en faire profiter au maximum? Tout est question de rapport effort / effet.


« On peut être discret par absence d’ambition ou par une audace qui s’inscrit dans l’évolution interne de la mutation urbaine. L’audace propre à la Métropole Douce choisit de mettre en tension plutôt que de forcer les choses.»  (Finn Geipel + Giulia Andi. Grand Paris | Métropole Douce. P.11)

Le fragment

 

Saisir et considérer le potentiel au sein même de chacun des fragments permettra d’y consolider des axes d’intensité autant commerciaux, institutionnels que résidentiels. Cette intensification d’accessibilité, de mixité et de proximité de services fera battre le cœur de chacun des fragments. À leur propre rythme, chacun des axes aura la chance de donner des couleurs et une identité propre à sa portion de ville. Maintenant consolidés en un agglomérat de services et de déplacements alternatifs, la vie locale actuelle s’alimente dans sa propre identité, et offre ainsi les services dont la population a réellement besoin. Cette proximité de services réduira les déplacements « éprouvants » favorisant d’autant plus cette mobilité douce. Les fragments, maintenant individuellement hétérogènes et diversifiés, contribueront à créer Québec 2014.



« La qualité spatiale se ressent lorsque le lieu est habité par des fonctions multiples variables. » (Bernard Loche + Chantal Talland)

Une fois effervescents et identitaires, ces axes deviennent les premières amorces d’un système complémentaire, d’une nouvelle continuité hétérogène à travers l’ensemble du territoire métropolitain. Les identités propres à chacune des portions de la ville encourageront les citadins à passer d’un axe d’intensité à l’autre, à bénéficier de l’identité et des services de l’axe voisin. Qui sait, peut être auront-ils envie de faire rayonner cette intensité au-delà de leur propre fragment?

 

Un débordement de l’intensification locale s’avère donc nécessaire afin de véritablement créer cette nouvelle continuité à toutes les échelles de la ville. Ces axes effervescents seront donc reliés entre eux, envers et malgré les barrières qui les confinent actuellement;  des liens de mobilité douce à « débordement » dans les paysages l’entre-deux pour unifier la mosaïque.

 

«Les paysages multifonctionnels fournissent divers services à la société, contrairement à ceux qui optimisent une seule et unique fonction, par exemple la fonction résidentielle ou la production vivrière. » (Finn Geipel + Giulia Andi. Grand Paris | Métropole Douce. P.101)

Les paysages de l'« entre-ville »


Les friches et vides du territoire métropolitain ne sont actuellement pas considérés à leur juste valeur. La ville diffuse n’est, pour l’instant qu’une multitude de paysages, tantôt changeants, tantôt monofonctionnels, accessibles ou non, et même parfois isolés du contexte dans lequel ils s’inscrivent. Ces paysages disparates, ces tiers paysages, sont de rares espaces livrés à l’inconscient (Tiers paysage, Clément, 2005), qui échappent encore au contrôle de la ville. Ils sont indispensables à la ville et pourtant toujours ignorés.

 

« Considérer le non-aménagement comme un principe vital par lequel tout aménagement se voit traversé des éclairs de la vie. » (Tiers paysage, Clément, 2005)

 

Cultivons le vide. Conservons les friches de cette ville diffuse. Utilisons-les, elles et ses paysages distincts, pour concevoir et composer une nouvelle continuité sur le territoire. Cette continuité vise d’abord à rendre accessible cet « entre-villes ». Elle permet de réanimer les friches et les vides; par la seule présence des gens, ces paysages s’unifieront avec les axes d’intensité des fragments et deviendrons une pause intense dans la ville. Les résidents, leurs intensités et leur mobilité permettront de prendre pleinement conscience de tout le potentiel et des qualités de ces délaissés urbains.

Proximité des agglomérations

Proximité des services

Aussi, cette continuité encouragera l’étonnement et la découverte de ces tiers paysages (Tiers paysage, Clément, 2005) par un réseau en capillarité de mobilité douce : promenades, pistes cyclables, transport en commun soft. Tout en minimisant l’impact de l’intervention sur les paysages, l’idée est que ces liaisons entre fragments et friches soit un réseau d’une simplicité et d’une efficacité désarmante. À la fois efficace en terme de mobilité et maximisant le rapport avec cette mosaïque paysagère, ce nouveau système de raccordement est le germe d’une transformation de la ville préexistante.



« La pensée qui anime ce qui précède est celle de la discrétion. On peut être discret par manque d’ambition ou par audace qui s’inscrit dans l’évolution interne de la mutation urbaine. L’audace propre à la Métropole Douce choisit de mettre en tension plutôt que de forcer les choses » (Finn Geipel + Giula Andi, 2009)


Ce n’est qu’une fois conservés, cultivés et alimentés par le système de continuité que les vides prendront la place qui leur revient. Ensemble (fragments et axes d’intensité + vides animés et mobilisés), ils permettront une consolidation de la mosaïque paysagère en une continuité hétérogène. 

Proximité de la nature

Cette grande continuité, nous l’appellerons continuité paysagère.

Ce sera une grande boucle de paysages successifs, de villes, de vides, de friches et de banlieues.

La maquette



Le réseau de capillaires révèle le paysage oublié de l’entre-deux.

Les fils suggèrent une topographie, une appropriation de l’entre-deux devenu l’entre-quoi.
La maquette montre la finesse de la continuité générée entre les fragments.
L’intervention est douce, légère.

Étienne Coutu Sarrazin

Émilie Gagné-Loranger

Kevin Rozon

Antony Roy

bottom of page