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« À la sectorisation progressive du territoire, s’ajoute un espacement croissant entre les objets et les gens, un vide « sans qualité »  ni raison apparente. » (MANGIN, 2004 :100)

« La ville contemporaine est une ville de la diversité qui intègre la nature en son sein. Si elle est composée de fragments, elle est aussi structurée par quelques grands systèmes sur lesquels l'urbanisme peut s'appuyer pour lui donner plus de cohérence et de qualité. Elle peut se transformer en une ville, dans laquelle les mobilités douces ont toute leur place et où l'individu peut entretenir un contact étroit avec une nature qui se développe dans les interstices laissés libres par l'urbanisation. »

(NOVARINA, 2003)

BIBLIOGRAPHIE.


GILLHAM Oliver, The limitless city: a primer on the urban sprawl debate,  Washington, DC : Island Press, 2002.


BONERADI, E., Landel. P-A & ROUX,E. Les espaces intermédiaires, forme hybride :ville en campagne, campagne en ville? Revue de géographie Alpine 2003, tome 91 n.4, p.65-77.


SEMMOUD, Nora. L’habiter périurbain : choix ou modèle dominant? Revue de géographe alpine, 2003 Tome 91, n.4, p.55-64.


DEVISME Laurent, La ville décentrée : Figures centrales à l’épreuve des dynamiques urbaines. L’Harmattan, 2005.


FORTIN Andrée, DESPRÉS Carole, VACHON Geneviève, La banlieue revisitée, Les Éditions Nota bene, 2002.


FORTIN Andrée, DESPRÉS Carole, VACHON Geneviève, La banlieue s’étale, Les Éditions Nota bene, 2011.


MANGIN David, La ville franchisée : formes et structures de la ville contemporaine. Éditions de la Vilette, Paris, 2004.


DARIS Alexandra, Mobilité et vie sociale : entre le quartier & ailleurs.


NOVARINA Gilles. Ville diffuse et système du vert / Edge cities and green spaces. In: Revue de géographie alpine. 2003, Tome 91. N°4. pp. 9-17.


SEMMOUD Nora. L'habiter périurbain : choix ou modèle dominant ? / Periurban housing : choice or dominant model ?. In: Revue de géographie alpine. 2003, Tome 91 N°4. pp. 55-64.


BONERANDI Emmanuelle, Landel Pierre-Antoine, Roux Emmanuel. Les espaces intermédiaires, forme hybride : ville en campagne, campagne en ville ? / Intermediate spaces, a hybrid form : a town in the countryside, or countryside in the town ? In: Revue de géographie alpine. 2003, Tome 91 N°4. pp. 65-77.


LAROCHELLE Pierre et AL., écrits sur l’aménagement de Québec. 2011.

Les vides de la ville diffuse, ces espaces inutilisés et « sans qualité », ne constituent pas moins de 17 000 hectares du territoire de Québec ; des non-lieux vides de sens, de véritables no man’s land, regorgeant de potentiels inexploités dans une ville où l’étalement urbain ne cesse de s’accroître. La proximité à la « nature » et la quête d’espaces tant primés par les résidents qui semblent toujours vouloir repousser les frontières des périphéries vers ces «paradis verts», ne sont-elles pas déjà présentes dans ces friches, sans toutefois être mises en valeur? Pour mieux habiter cette ville aux limites périphériques floues ne faut-il pas redonner aux citoyens ces lieux oubliés, au profit d’une autre urbanité ?

C’est en analysant et en qualifiant les espaces vides et délaissés qu’est apparue évidente l’omniprésence des autoroutes dans le phénomène de l’étalement urbain. Corolairement, le système autoroutier actuel est fortement lié à la fragmentation du territoire métropolitain de Québec et produit un nombre incroyable de zones vertes inanimées puisqu’inaccessibles et souvent même «invisibles» dans la perception spatiale de la majorité de la population.

Suivant cette ligne de pensée, de No Man’s Land à «People’s Land» propose d’habiter les vides de la ville diffuse de Québec 2020 en créant un réseau, un milieu de vie, vibrant et vivifiant à partir des grands axes urbains et des non-lieux qui les accompagnent. Cette transformation a pour but d’éliminer les barrières créées par les infrastructures, de manière à reconnecter le territoire par une intégration marquée du paysage.​

Ultimement, notre intervention incite à un délaissement total de la voiture pour se tourner vers une mobilité douce évoluant à travers un réseau requalifié d’axes dynamiques et «verts». Celui-ci favorise les transports alternatifs (marche, vélos, trams, trains de banlieue, traineaux à chiens, calèches, …) afin de connecter efficacement les fragments de la ville et d’y faciliter l’ensemble des déplacements. Évidemment, le remaniement complet des structures autoroutières redonne les friches à la population tout en créant une multitude de liens entre les collectivités. Ainsi, ces lieux inutilisés servent à la densification des nouveaux milieux et permettent une interrelation et une pluralité accrues entre des secteurs autrefois enclavés.​

Les esplanades du réseau agissent tels des vecteurs attractifs; lieux de convergence de la population. Ce faisant, les commerces et les institutions tendent à s’implanter le long des allées déambulatoires, ce qui crée une panoplie de services centraux et favorise une intensification ondoyante importante. La nouvelle dynamique créée par la diversité des services et des commerces dans un secteur de proximité fait en sorte que la marche et le vélo sont plus rapides et mieux adaptés aux déplacements quotidiens.  Effectivement, pour renforcer les densités, «il faut planifier les lieux d’habitat, de travail et d’équipements de services situés à des distances (de 100 à 1000 mètres) permettant d’accéder à pied ou en deux-roues à l’arrêt de bus, de car ou de train, à la boulangerie ou à l’école.» (MANGIN, 2004 :340) En générant une ville de proximité axée sur la diversité, le projet redonne une dimension sociale forte au sein des quartiers en valorisant les lieux d’échanges et les points de rencontre au cœur de ces axes maintenant denses et vivants. En d’autres mots, ce nouveau réseau n’est plus seulement un lieu de transit, mais un milieu de vie que l’on habite. Un espace dégageant une radiation revigorante qui est structuré par un paysage à la portée de tous et en relation directe avec l’ensemble de la ville.

L’insertion du paysage dans cette utopie urbanistique n’est pas anodine et se manifeste par une double intégration. D’une part, le paysage définit et raffermit les limites de rayonnement du réseau en renforçant la présence des terres agricoles à l’est et à l’ouest, ainsi que celles de la frange de forêt septentrionale du piedmont. De cette manière, il retient l’étalement tout en glissant et en coulant sensiblement entre les nouveaux vecteurs urbains. De plus, ces lames paysagères ordonnent le développement des espaces bâtis, car ils offrent des liens visuels et physiques omniprésents avec la nature, répondant alors à un désir collectif, le tout à l’intérieur d’une distance de marche le long des axes : transport alternatif, services essentiels, commerces, points de rencontres, lieux d’échanges, etc. D’autre part, le lien avec le paysage naturel est renforcé par la grille naturalisée que forme l’ensemble des nouveaux réseaux. Cette trame verte forme de véritables jardins linéaires et contribue, en soi, à la réserve de biodiversité à l’intérieur même de la ville (CLÉMENT, 2001). On offre alors cette proximité à la nature, si chère aux résidents et particulièrement ceux en quête de périphéries, (FORTIN ET AL., 2011) comme un moyen durable d’insertion dans une urbanité vibrante et soutenable à la fois. Ce qui fut non-lieux est désormais requalifié et redonné à tous par sa fonction ubiquiste dans la vie communautaire.

L’ensemble de la grande métamorphose aspire à une vie sans compromis où l’effervescence de la ville et la proximité à la nature se côtoient au quotidien, créant ainsi une atmosphère d’attraction se propageant dans Québec, à la manière d’une onde en vibration.

La maquette, réalisée à une échelle macro métrique, traduit l’intensité de l’énergie novatrice qui s’infiltre dans la ville, reconnectée et densifiée, de Québec 2020. L’abstraction des lames de paysage évoque des ondes en vibration. Elle renvoie l’image de l’ampleur de la vague qui résulte de la créatrice du nouveau réseau dynamique comme une épine dorsale des milieux de vie. Orchestrées et conformées par la trame verte, ces ondes urbaines nourrissent et développent leur potentiel le long des grands axes, anciennement autoroutes ou boulevards. Les densités résultantes sont illustrées par la diversité des dimensions des lames (ondes) et leur disposition sur le territoire puisque chacune d’entre elles caractérisent et qualifient la reconnexion entre les quartiers. De plus, la lumière se reflétant sur les ondes représente le dynamisme engendré par la diversité et l’effervescence, fortement liées à la proximité à la nature.

Finalement, la requalification des grands axes, incluant leurs espaces délaissés, offre une ville de proximité liée par un système de transports alternatifs ramifié en fonction du paysage qu’il qualifie et dont il profite à la fois. Cette façon novatrice de penser la ville de demain est portée par une vision formelle de vibrations où les ondes qui s’emparent de Québec 2020 sont induites par des valeurs de proximité, de mixités, de porosités qui reconnecte la ville à plusieurs niveaux.

Équipe :

C. Bourgeois

R. Dalpé-Morin

A. Légaré

M. Rochette

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